Le colloque international organisé par le laboratoire Framespa de l’Université Toulouse II-Le Mirail les 14, 15 et 16 novembre 2012, a pour objectif d’analyser les usages suscités par la représentation du corps sculpté, en Europe et Nouvelle Espagne (XVIe-XVIIe siècle). Centrée sur l’histoire de l’art, cette manifestation accorde une large place à l’interdisciplinarité que sous-tend l’étude de la pratique des images. Au cœur d’un savant système d’actions et de relations, le corps sculpté offre un ample champ de réflexions aux historiens de l’art, historiens, sociologues et anthropologues, ainsi qu’aux restaurateurs, aux conservateurs du patrimoine et des musées nationaux.
De sa conception à sa réception, la statuaire sacrée et profane est le reflet privilégié du rapport que l’époque moderne a entretenu avec la représentation du corps, et la complexe définition de l’image sculptée. Les exemples sont nombreux, de la nature corruptible de l’homme à celle, éternelle, immatérielle et glorieuse des figures d’autorité. Selon les circonstances, la frontière est ténue et les comportements, entre l’effigie saisissable et son modèle inatteignable, souvent édifiants. Parce qu’il propose une forme concrète et réaliste à l’intangible, le corps sculpté a été investi de valeurs symboliques multiples qui ont favorisé autant d’emplois que d’interprétations, perceptibles à travers la manière dont on s’est approprié, dont on a interrogé, vénéré, mutilé ou détruit les effigies sculptées. Le colloque a pour but de développer plusieurs aspects des problématiques soulevées par cette thématique, à travers l’analyse des sources.
Entre sacralisation et désacralisation, les valeurs accordées à la statuaire, de sa fabrication à son abandon éventuel, devront être précisées : qu’il s’agisse de figures religieuses, royales, antiques…, en tenant compte du contexte et des intentions qui ont présidé à leur création, de l’espace auquel elles étaient destinées (mise en scène cultuelle, publique, privée…), et de tous ceux avec lesquels elles étaient en lien (quels individus ? Quels groupes ? Dans quelles circonstances ? Quelles limites?). Les valeurs d’usage dont ces images ont été investies, ces relations quasi charnelles à l’œuvre ont interféré dans la définition même donnée aux effigies sculptées (fétiche, médium, objet de propagande, œuvre d’art…), dans les différentes disciplines conviées au colloque.
Au cœur d’une ambivalence extrême, entre artefact et réalité, forme concrète, sensible et artificielle qui attise l’imagination, la statuaire moderne propose un accès privilégié à des concepts abstraits. Les gestes que ces effigies suscitèrent, de l’adoration à l’altération, dans un rapport multiple, de natures diverses, à travers des relations individuelles ou collectives seront également précisés, du XVIe siècle jusqu’à nos jours (sculptures de jardin, exposition temporaire…).
Modalités de participation
Envoyer une proposition de communication (une page) à fabienne.sartre@univ-tlse2.fr et sduhem@wanadoo.fr (qui effectueront la sélection des propositions)
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